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A la découverte de deux camphinois


Vous ne les avez sûrement pas rencontrés dans les rues de Camphin en Pévèle mais vous êtes passés souvent près de leur œuvre !

Ils étaient deux frères : Jean Baptiste et Honoré, nés à Camphin en Pévèle il y a bien longtemps : le premier le 27 septembre 1732, le second le 20 mars 1737. Le père : Jean Joseph s’était marié à Camphin le 11 février 1727 à Jeanne Françoise Constant. Jean Joseph était-il un « émigré »… du village voisin qui s’appelait jadis Basiu ? car De Baisieu était le nom de famille. Tous les hommes de la famille étaient maçons. Les fils avaient, bien sûr, pris la relève de leur père.

Le 22 février 1773, Jean Baptiste, 41 ans, et Honoré, 36 ans, repérés sans doute par le curé de l’époque (Stanislas Lecomte) sont convoqués, avec lui, devant le notaire royal de la résidence de Cysoing venu pour la circonstance à Camphin. Il s’agit de signer une convention* avec le supérieur de l’abbaye de Cysoing : l’Abbé Duhamel pour la construction d’un nouveau clocher de l’église de Camphin. Il y avait bien un clocher en bois entre la nef et le chœur mais il menaçait ruine. Devant les récriminations des Camphinois qui avaient porté l’affaire en justice, l’abbé de Cysoing s’était vu contraint de financer cette construction et même d’agrandir l’église. Et ce sont ces deux frères qui, ce jour-là, donneront leur accord pour exécuter cette oeuvre qui devra être terminée avant la fin de l’année pour que les cloches puissent y sonner de nouveau…Mais était-ce possible ?

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Jean Baptiste et Honoré De Baisieu, selon la convention du 22 février1773, s’attellent rapidement à la tâche qui leur est confiée : construire un clocher pour l’église de Camphin. Les plans sont arrêtés par l’abbé de Cysoing. Il a prévu de faire démolir l’entrée de l’église existante, d’assurer des fondations solides et d’insérer sur la façade du clocher quatre petites pierres blanches indiquant la date de construction. Les méfaits du temps ont malheureusement effacé ces chiffres. Il était encore possible, il y a quelques temps de lire le 1 sur la première pierre, le 7 sur la seconde et peut être un 3 ou 6 ou 0 sur la quatrième. Alors : 1773 date de départ de la construction ? 1776 date de la finition… en cas de retard ? Pour ces travaux, l’abbaye fournira les briques fabriquées sur place et tout ce qui sera nécessaire. Le montant des indemnités des maçons sera de « trente patars argent de Lille ». Mais ces deux maçons hors normes n’ont-ils réalisé que le clocher ? Qui ensuite a repris les murs et agrandi le chœur ? Il serait nécessaire de trouver d’autres conventions. En tous cas, passant près de l’église, souvenez-vous des deux frères Debaisieux. Mais un clocher ne se réduit pas à la maçonnerie. Il y a aussi un très gros travail de charpente à réaliser.

Et là, il semble qu’on ait fait appel à une famille de charpentier en moulin pour réaliser cette oeuvre … et peut être aussi la charpente du chœur qui sera reconstruit en 1787 et celle de la toiture qui recouvrira les trois nefs. Cette famille de Cysoing s’appelle Queverue et celui qui semble avoir été engagé pour réaliser ce travail est un fils de la maison : Pierre Joseph né le 20 mars 1723 à Cysoing, témoin à la convention du 22 février et dont, curieusement, le mariage a été présidé le 21 juillet 1750 par le même abbé Duhamel, responsable de l’abbaye et curé de Cysoing. Mais ces charpentes n’ont pu être réalisées par cet homme qui décède le 21 décembre 1775 à l’âge de 52 ans.

Jean GRAVE

*Cf l’article d’Alain Plateau dans la revue de la société historique du Pays de Pévèle n° 51 page 33.


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